Qu’attendre des clubs français en coupe d’Europe cette saison ?

Cette saison, la France compte 7 clubs en coupe d’Europe, 3 en Ligue des champions, 3 en Ligue Europa, et un en Conférence Ligue. Selon les clubs les attentes sont bien différentes, mais tous sans exception seront jugés sur leur parcours Européen. L’année dernière, un club français a remporté la ligue des champions, et les français s’en sont mieux sortis en Europe, exceptés Nice, que les années précédentes. Pour continuer sa progression au classement UEFA, la Ligue 1 se doit, au vu de ses soucis économiques, de continuer à performer en coupe d’Europe. Focus sur chacun des clubs européens et ce qu’on peut et doit en attendre :

Paris-Saint-Germain : Le champion d’Europe en titre, le club les plus attendu d’Europe, et l’ennemi à abattre pour tout le monde. Si les objectifs se doivent d’être très importants, la pression est probablement la plus basse depuis longtemps. Les 14 ans de recherche de cette Ligue des champions ont enfin abouti la saison passée, ce qui libère le club d’un poids colossal. Maintenant, un faux pas serait tout de même un échec immense. Le PSG se doit de confirmer son nouveau statut. S’il est dur d’imaginer le club de la capitale faire la passe de deux, cela doit forcément être l’objectif du club francilien. Attention, le calendrier de la phase de ligue est, comme à l’accoutumée, très relevé et Luis Enrique a depuis son arrivée à Paris des difficultés dans cette première phase de la compétition. Il ne serait pas étonnant de voir Paris à nouveau en difficulté dans cette phase de ligue, d’autant plus avec l’état physique des joueurs parisiens, et ainsi ne pas finir dans le top 8. Mais la saison parisienne sera surtout jugée à partir de janvier. Aux Parisiens de montrer qu’ils méritent leur nouveau statut et qu’il sont des véritables prétendants à leur propre succession.

Olympique de Marseille : De retour en LDC, Marseille doit avant tout se rattraper de ses dernières campagnes européennes. Si le véritable objectif du club est de s’installer durablement sur le podium de Ligue 1 pour garantir cette ligue des champions tous les ans et réduire l’écart avec le Paris Saint Germain. L’OM doit cette année faire bonne figure en Ligue des Champions et montrer que c’est un grand club qui compte sur la scène européenne. Dans son calendrier, le club phocéen doit se servir de matchs comme l’Ajax, ou l’Atalanta pour montrer qu’ils peuvent renouer avec le succès en LDC contre des clubs importants. Les confrontations contre Liverpool et le Real peuvent également servir à montrer que, même si il n’y a pas de victoire au bout, Marseille n’est pas ridicule face à ce genre d’équipes. L’objectif pour eux, c’est donc de finir dans les 24 premiers, et pourquoi pas s’offrir un parcours pour enflammer le Vélodrome avec de belles affiches européennes.

AS Monaco : Le club de la principauté doit cette année passer un cap en coupe d’Europe. La saison passée, la phase de ligue avait été plutôt réussie, mais l’élimination en barrage face à Benfica avait été une grosse déception. Globalement depuis 2018, l’histoire européenne de Monaco déçoit, entre saisons ratées en Ligue 1 et élimination en barrages de qualification. Tout comme l’OM, l’objectif est de s’installer dans la compétition, et cela passe par une place dans les 24 premiers. Le calendrier n’est pas simple, Monaco affronte en effet Manchester City, la Juventus, Tottenham et le Real Madrid. L’idéal serait de parvenir à arracher quelques points contre ces équipes. Mais la qualification passera sûrement par le fait de ne pas faire de faux pas face aux adversaires à leur portée, Bruges, Bodo Glimt, Galatasaray et Paphos. L’ASM a donc son destin entre ses mains, un classement hors des 24 serait un réel échec et pourrait mettre en évidence les lacunes du mercato estival monégasque.

OGC Nice : Entre la saison passée d’Europa League, l’échec en barrage contre Benfica 4-0 en cumulé, et le mercato estival très dur qu’a connu l’OGCN, tout amène à penser que Nice fera une nouvelle fois l’impasse sur la Ligue Europa. Pourtant, Franck Haise a déclaré, à l’inverse, que le club avait une revanche à prendre vis-à-vis de l’année dernière, en mettant aussi en avant que son équipe n’avait de toute façon pas les armes pour jouer la Ligue des Champions. Le calendrier niçois semble abordable, mis à part les chocs face à Porto et l’As Roma. Pourtant l’historique européen récent de l’OGCN rend difficile l’optimisme, sur ces 4 dernières participations à l’Europa League, Nice n’a dépassé qu’une fois les poules, pour sortir en 16e de finale face au Lokomotiv Moscou. A Franck Haise et ses hommes d’inverser cette tendance. D’autant que ce nouveau format de Ligue des Champions a pour effet de réduire le niveau de l’Europa League, Nice a donc largement les moyens de tirer son épingle du jeu. Pour le foot français, une nouvelle saison européenne catastrophique de Nice serait très préjudiciable.

Olympique Lyonnais : Le demi-finaliste d’Europa League l’année dernière va devoir bricoler avec son effectif très limité pour concilier objectifs européens et nationaux. Il ne serait pas étonnant de voir l’OL faire l’impasse sur la coupe d’Europe cette saison, mais ses difficultés financières pourraient les forcer à la jouer à fond au vu des revenus que cela génère. Lyon a en plus hérité d’un calendrier très favorable, Fonseca a lui même avoué que c’était positif pour le club de ne pas affronter les meilleurs adversaires dans cette phase de ligue. Néanmoins, là ou Lyon pouvait la saison dernière opérer une rotation en Ligue Europa, l’effectif actuel ne permettra pas de beaucoup faire tourner, attention donc à ne pas surmener les joueurs et s’exposer à des blessures des éléments les plus importants. Néanmoins, le calendrier abordable lyonnais devrait leur permettre de s’en sortir lors de la phase de ligue. La vraie question sera à partir de janvier quand chaque match de championnat aura une grande importance et il sera intéressant de voir quel choix fera le board lyonnais. Mais dans une Ligue Europa où aucun favori ne se dessine réellement, l’OL peut voir ses ambitions grandir à mesure qu’avance la saison.

Lille OSC : Le club du nord de la France a connu un été mouvementé, avec de nombreux départs importants tels que Chevalier, David ou Zhegrova. Pourtant, le bon début de saison lillois semble donner encore une fois du crédit à Olivier Létang et au bord du LOSC qui a su bien cibler ses recrues. Pour Lille, un beau parcours en Ligue Europa doit être un objectif, au vu du plateau cette année. Le calendrier n’est pas évident avec beaucoup de rencontres qui pourraient être qualifiées de “match piège”. Comme pour l’OL, le LOSC doit viser le top 8 ou au moins une qualification en barrage, c’est en janvier que les vraies attentes existeront autour du club nordique. Sur les dernières saisons, Lille a toujours fait bonne figure en Europe mais a rencontré un plafond de verre, que ce soit Dortmund en LDC ou Aston Villa en Conférence League. Cette saison, les Dogues se doivent de briser ce plafond et d’être capable de sortir ce type d’équipes pour aller loin dans une compétition où il est difficile d’ériger des favoris. La profondeur d’effectif pourrait permettre de ne pas trop user les joueurs sur la phase de ligue tout en alignant une équipe compétitive. En résumé, Lille se doit de se qualifier sans faute pour les 8e de finale et a ensuite les armes en main pour embêter n’importe quelle équipe et envisager un beau parcours voire une victoire finale.

RC Strasbourg Alsace : L’unique représentant français en Conference League devra faire bonne figure et peut au vu de la concurrence viser la victoire finale. Avec ses dépenses lors du mercato estival, le RCSA doit assumer son nouveau statut et ses ambitions nouvelles. Le plateau de cette Conference League est très accessible et Strasbourg peut rêver de succéder à son grand frère de BlueCo, Chelsea. La confrontation face à Crystal Palace permettra de situer le club alsacien face aux autres éventuels prétendants à la victoire finale. Reste à voir comment tous ces jeunes joueurs gèreront la pression de jouer une coupe d’Europe. En outre, l’effectif très fourni devrait permettre à Liam Rosenior d’aligner tous les trois jours une équipe compétitive. Les chances de voir une seconde coupe d’Europe remportée par un club français en deux ans sont réelles et le RCSA peut être considéré comme un des favoris de la compétition, avec des clubs comme Crystal Palace, la Fiorentina ou des clubs plus expérimentés en Europe comme le Shakhtar. Aux Strasbourgeois  d’assumer leur nouveau statut et de montrer qu’ils sont capables de gérer la pression et de faire bonne figure dans une compétition européenne.

La nécessité de performer pour les clubs français en Europe est plus forte que jamais avec la baisse des droits télés que les clubs perçoivent en Ligue 1. Les compétitions européennes sont un moyen de faire rentrer des revenus de manière certaine. Si la participation remporte environ 18M aux clubs qualifiés, un bon parcours peut rapporter 15 à 20 M d’euros en plus, sans prendre en compte les recettes externes, ventes de maillots, de places, etc.. La question de l’indice UEFA est également dans cette même optique économique très importante. La France a, sur les dernières saisons, réussi son objectif de distancer les Pays-Bas et le Portugal. Mais elle doit désormais avoir en point de mire l’Allemagne et donc le top 4 significatif d’une place directe en plus en Ligue des Champions.

En 2025-2026, les enjeux européens seront donc très forts pour les clubs français à différentes échelles, et la saison dernière doit marquer le début d’un renouveau en coupe d’Europe où la Ligue 1 a historiquement eu beaucoup de mal à tirer son épingle du jeu.