Liverpool vit actuellement un moment difficile de sa saison. Après quatre défaites de suite toutes compétitions confondues, les Reds ont su relancer la machine face au Real Madrid en Ligue des champions ce mardi. Cependant, les problèmes des Reds sont loin d’être réglés et de nombreuses questions subsistent autour du club, notamment sur le plan offensif où les automatismes ont bien du mal à se créer. Sans oublier les lacunes défensives observées depuis mi-août. Un véritable casse-tête pour Arne Slot, appelé à trouver des solutions.
Un début de saison en trompe-l’œil
Hormis la défaite lors du Community Shield contre Crystal Palace (2-2, tab 3-2), Liverpool avait parfaitement débuté sa saison en gagnant ses sept premiers matchs toutes compétitions confondues. Sauf que les Reds étaient loin de régner dans le jeu et les automatismes avaient du mal à se faire. Rien de plus normal quand on sait que le onze majeur a été chamboulé à tout point de vue. Dans la plupart des rencontres, les joueurs d’Arne Slot, grâce à leur talent, ont su arracher des victoires importantes dans les dernières minutes. Un schéma qui s’est répété à de nombreuses reprises, que ce soit contre Bournemouth, Newcastle, Arsenal, Burnley, l’Atlético de Madrid ou encore Southampton en Cup. À chaque fois, ils ont dû attendre les dix dernières minutes pour vaincre leur adversaire. Tous les matchs ont été disputés et aucun n’a été facile pour les Reds, car ils ne dominent pas comme ils le faisaient la saison passée. Ils ont concédé deux buts et ont bataillé contre Newcastle, qui était à dix depuis la mi-temps, une situation inexcusable. Aujourd’hui, les simples suiveurs sont sans doute étonnés de voir Liverpool en crise, mais cela n’est en réalité pas une grande surprise tant les difficultés étaient visibles.
Des automatismes qui peinent à se créer
Le manque d’automatismes, notamment sur le plan offensif, est sans doute ce qui ressort le plus lorsqu’on voit jouer Liverpool cette saison. Il est pourtant difficile de reprocher cela aux joueurs, surtout lorsqu’on sait qu’il y a eu pas moins de sept recrues majeures. Mais cela commence à s’éterniser. Si on pouvait utiliser cette excuse jusqu’à maintenant, elle n’est plus valable aujourd’hui. Ils ont disputé 17 matchs cette saison, et les fans, les observateurs et les dirigeants sont en droit d’en demander plus, tant les sommes dépensées cet été ont été colossales. Florian Wirtz est l’exemple le plus criant de l’effectif. L’Allemand, d’habitude très fort techniquement, n’est absolument pas à son aise. Il rate des passes, des dribbles simples qu’il réussissait facilement à Leverkusen. Il n’avait pas été décisif de la saison avant d’ouvrir son compteur contre Francfort en délivrant deux passes décisives dans la victoire facile de Liverpool (1-5).
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Comment passer à côté du début de saison catastrophique de Mo Salah ? L’ailier égyptien est dans un trou qu’il n’a jamais connu depuis son arrivée en 2017. Rien ne marche pour lui, que ce soit dans le jeu ou devant la cage, il semble perdu. Les matchs se succèdent et se ressemblent pour la légende de Liverpool. Il n’est que l’ombre de lui-même et se frustre en enchaînant les mauvais choix, privilégiant souvent l’action individuelle même lorsque cela ne s’y prête pas. À cela viennent s’ajouter les difficultés d’adaptation pour Alexander Isak. Certes, la pression du transfert ne l’aide pas, mais ses débuts sous le maillot des Reds sont vraiment médiocres. L’équipe a beaucoup de mal à le trouver dans ses positions préférentielles et il est souvent contraint de venir chercher des ballons plus bas pour participer au jeu, ce qui n’est pas ce qu’on attend de lui.
De grosses lacunes défensives
C’est très clairement la différence par rapport à l’année dernière. Liverpool encaisse en moyenne 1,4 but par match, avec 24 buts encaissés en 17 matchs toutes compétitions confondues. Rien ne va dans cette défense remaniée par rapport à la saison passée. L’intégration de Kerkez et Frimpong ne se fait pas de manière idyllique. L’un a du mal à s’imposer comme un titulaire indiscutable avec la concurrence de Robertson, pendant que l’autre enchaîne les allers-retours entre le terrain et l’infirmerie. Personne ne convainc réellement Slot : que ce soit côté gauche ou côté droit, aucun joueur ne montre de fiabilité. Conor Bradley n’est que l’ombre de lui-même, Frimpong n’arrive pas à trouver de régularité, Kerkez enchaîne les erreurs défensives et Robertson vieillit. Le seul qui a performé à ce poste est ni plus ni moins que Szoboszlai, milieu offensif de formation, ce qui en dit long sur les problèmes des Reds.
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Ceci étant dit, ce n’est pas l’unique problème défensif des Reds. La charnière centrale ne donne aucune satisfaction jusqu’à présent. Ibrahima Konaté est catastrophique sur ce début de saison. L’international français est perdu sur le terrain, et de nombreux buts ont été concédés par sa faute. Virgil van Dijk, loin d’être irréprochable, essaye tant bien que mal de mener cette défense en plaçant, encourageant sans cesse ses coéquipiers, mais cela ne suffit pas. Trop de fois, Liverpool a été pris dans le dos. Le club de la Mersey s’expose souvent lors des phases de contre-attaque puisque les latéraux jouent très haut sur le terrain. De fait, à la perte du ballon, on observe régulièrement des phases où les Reds sont en infériorité numérique, ce qui coûte constamment cher. Pour ne rien arranger, Alisson s’est blessé, laissant son remplaçant Mamardashvili dans les buts. Si le Géorgien régale sur les frappes lointaines, il est bien plus en difficulté lorsqu’il s’agit des un contre un, domaine dans lequel Alisson est le meilleur du monde. Ne sachant jamais à quel moment sortir, il préfère rester planté sur sa ligne, offrant à l’attaquant toutes les possibilités de marquer.
Le casse-tête d’Arne Slot
Entre joueurs qui sous-performent, difficile intégration des recrues et blessures, Arne Slot tâtonne pour trouver le bon onze de départ. Que ce soit en attaque, au milieu ou en défense, le tacticien néerlandais peine à obtenir la formule gagnante.
Photo : © Liverpool Écho
À la pointe de l’attaque, Isak ne donne pas satisfaction mais ne peut pas simplement être mis sur le banc, car il est le transfert le plus cher de la Premier League. Tout ça alors que Hugo Ekitiké, avec six buts et une passe décisive, se montre à son aise dans une attaque qui dysfonctionne. Autre cas similaire : Federico Chiesa. L’Italien n’a eu que peu de temps de jeu depuis son arrivée, pourtant, à chaque fois qu’il joue, il est bon. En témoignent ses statistiques : deux buts et trois passes décisives en seulement 343 minutes. Un ratio et des performances qui lui vaudraient logiquement d’être promu titulaire ou au moins d’avoir plus de temps de jeu. Mais Slot est coincé puisque c’est Mo Salah qui évolue à son poste. Or, il est difficile de toucher au Pharaon tant il a apporté au club, lui qui est considéré comme l’une de ses plus grandes légendes. En deçà de son niveau habituel, il a cependant été relégué sur le banc deux fois de suite en Ligue des Champions, contre Galatasaray et Frankfort, une situation inédite pour lui.
Florian Wirtz est l’autre grand perdant des dernières rencontres. Souhaitant retrouver de la fiabilité, Arne Slot a fait confiance à son trio classique de milieu de terrain : Szoboszlai – Gravenberch – Mac Allister lors de la belle victoire contre Aston Villa (2-0). Ce milieu de terrain, si rayonnant la saison passée, est cette année incapable de gérer les transitions défensives et offensives. Arne Slot et son staff ont effectué beaucoup de changements au fil des matchs sans parvenir à un trio concluant. Mac Allister et Gravenberch, un temps blessés, sont moins régnants, Szoboszlai est baladé à droite et à gauche, Jones est utile mais pas forcément en tant que titulaire, et enfin Wirtz peine à retrouver son football qui fait de lui un des meilleurs numéros 10 de la planète en temps normal. Tout cela cumulé fait que le milieu de terrain des Reds, censé être la passerelle entre la défense et l’attaque, dysfonctionne complètement. Des difficultés qui entraînent inéluctablement des complications dans la construction du jeu et dans le repli défensif.
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La défense ne fait pas office d’exception. Arne Slot se heurte également à ce niveau à un manque de solutions, notamment dans l’axe avec la blessure du jeune Leoni lors de son premier match. L’ex-Parmesan s’est rompu les ligaments croisés, synonyme de fin de saison, alors qu’il avait épaté en Carabao Cup pour ses premières minutes sous le maillot des Reds. Avec les contre-performances de Konaté et le niveau de Gomez, il apparaît évident que la concurrence de Marc Guéhi aurait fait du bien à l’effectif. Le capitaine de Crystal Palace devait signer à Liverpool mais est finalement resté, laissant les Reds sans réel remplaçant de qualité au poste de défenseur central. La perte de Trent Alexander-Arnold est clairement visible sur ce début de saison, surtout dans la transition offensive où sa qualité de passe permettait aux attaquants de briller. Un aspect du jeu dans lequel Frimpong et Kerkez ne sont pas des experts. Au final, c’est Szoboszlai qui s’en sort le mieux sur cette position de latéral droit.
Liverpool semble aller mieux dernièrement avec deux victoires convaincantes et maîtrisées face à Aston Villa en Premier League (2-0) et contre le Real Madrid (1-0). Slot cherche toujours son onze de départ, mais il commence à trouver des réponses à ses questions. Liverpool est sur la bonne voie, mais celle du titre est encore bien loin pour les Reds.
