Les retours inattendus du début de saison

Comme chaque année, par le biais de transferts ou de contextes plus favorables, de nombreux joueurs reviennent sur le devant de la scène footballistique. Cette trêve internationale est donc l’occasion de revenir sur quelques-unes des plus belles surprises de ce début de saison. Voici une liste non exhaustive de joueurs qui, après des échecs et des moments de doute, entrevoient un retour vers le sommet.

L’éternel Florian Thauvin :

Comment ne pas commencer par Florian Thauvin. Qu’il est bon de revoir l’ancien Marseillais retrouver son niveau d’antan. Lui va même plus loin en assurant connaitre « la meilleure période de sa carrière » du point de vue personnel. Son passage à l’Udinese durant lequel il a enfin été replacé comme titulaire puis capitaine lui a fait le plus grand bien. À 32 ans le natif d’Orléans s’impose comme le taulier de cette équipe lensoise qui se classe à la sixième place du championnat français. Il a pu contribuer au bon début de saison de son équipe en livrant une prestation majeure lors du derby face au LOSC, offrant aux Sangs et Or un but somptueux. En consécration de ce superbe mois de septembre, Florian Thauvin a été appelé à rejoindre les Bleus par Didier Deschamps suite à la blessure de Barcola. Une bénédiction pour celui qui n’avait pas connu la sélection depuis 2019. De par son abnégation et sa résilience il a sû se hisser à nouveau au top du football français, un véritable exemple pour tous les footballeurs qui passent par cette épreuve. L’exposition et la couverture médiatique que représente la Ligue 1 pour un Français est pour lui une aubaine en vue du Mondial 2026 qu’il espère disputer comme il l’avait fait en 2018.

Ansu Fati surnage à Monaco :  

Il est évident que lorsque Monaco a jeté son dévolu sur Ansu Fati, peu nombreux étaient ceux qui pensaient qu’il relancerait sa carrière. En effet, à la suite d’années compliquées à Barcelone, Fati était qualifié de « joueur fini » par certains. Il est en train de faire taire tous ses détracteurs en ce début de saison. L’ex-international espagnol, qui pourrait par ailleurs le redevenir s’il continue sur cette lancée, affole les compteurs puisqu’il a marqué à 6 reprises en 5 matchs. D’autant plus impressionnant qu’il n’a été titulaire qu’à deux reprises. Étant arrivé hors de forme et avec un historique de blessures long comme le bras, il était évident qu’il fallait prendre le temps avec lui. C’est ce qu’ont su faire Hütter et son staff qui l’ont managé à la perfection pour le lancer de manière progressive. Les Monégasques sont conscients que le potentiel de Fati n’a pas disparu, même s’il ne sera jamais le successeur de Lionel Messi comme beaucoup l’imaginaient quand il débutait au Barça à 16 ans. Il faut maintenant qu’il continue sur cet élan pour enfin réaliser une saison pleine, avec de la régularité dans les performances et surtout éviter les blessures.

Le renouveau de Rashford  à Barcelone :

L’arrivée de Ruben Amorim a été pour lui le détonateur de sa fin de parcours à Manchester United. Alors qu’il avait été la star de l’équipe de 2018 à 2023 avec Bruno Fernandes, il a été écarté par l’entraineur portugais qui lui reprochait notamment son manque d’implication défensive. Poussé vers la sortie, l’Anglais a su trouver un joli point de chute à Barcelone après un bon passage à Aston Villa.  Avec les nombreuses blessures, celles de Raphinha, Fermín, Lewandowski ou encore Yamal, il a participé à la majorité des rencontres en tant que titulaire. Dans ce contexte favorable, il a pu inscrire un doublé décisif en Ligue des Champions face à Newcastle en donnant la victoire aux blaugranas avec un missile énorme dont il a le secret. Son entraineur Hansi Flick a été dithyrambique à son sujet après le match « Je ne suis pas surpris. C’est un joueur fantastique, de grand talent, sa technique est incroyable, comme sa finition. ». Même si son coach n’est pas surpris de son rendement, il apparaît logique pour les observateurs de football que ce regain de cote était loin d’être évident au sortir de sa saison 2024/2025. Ce Barça est taillé pour lui et colle avec ses qualités de vitesse et de percussion. L’attaque est constamment à la recherche de transition offensive, une situation dans laquelle le natif de Manchester excelle. Attention toutefois à la concurrence, lorsque tout le monde sera remis sur pied pas sûr qu’il reste titulaire d’autant que Flick lui préfère Lewandowski et Ferran en numéro 9, lui laissant seulement le poste d’ailier gauche déjà acquis à Raphinha.   

Le viking à la conquête de l’Italie :

Encore un ex-Mancunien qui retrouve des couleurs en dehors du contexte de Manchester. À l’instar de Rashford, Rasmus Høljund se donne une seconde chance de réussir à Naples. Avec la blessure au biceps fémoral de Lukaku, il n’a pas eu à se battre pour obtenir le poste de titulaire. Il a développé une véritable connexion avec Kevin De Bruyne qui lui facilite grandement la tâche et lui permet de performer plus facilement devant le but que ce qu’il a connu à Manchester United. La pression et le contexte néfaste des Red Devils l’ont empêché d’exprimer pleinement ses atouts. En Serie A, dans un championnat qu’il connaît puisqu’il s’était révélé avec l’Atalanta, il est plus à l’aise. Il bénéficie de la confiance d’Antonio Conte puisqu’il a passé en moyenne à 87,5 % des minutes sur le terrain. Une confiance qu’il a su rendre au tacticien italien en marquant à 4 reprises en 6 matchs. C’est donc loin de l’Angleterre et de la pression de son transfert faramineux (77,8M €) que Høljund brille. Mais tout comme son comparse Rashford, il devra faire face à la concurrence de Lukaku lors de son retour. À voir s’il pourra s’imposer et rester titulaire pour convaincre le sulfureux président De Laurentiis de lever l’option d’achat de 50M € posée sur lui.

De paria à meilleur joueur de Liga :

Son retour au premier plan est peut-être le plus inattendu de cette liste. En effet, l’international ivoirien avait complétement disparu des radars depuis sa fin d’aventure avec Arsenal. Pourtant, au sortir de sa saison 2018/2019 à Lille, la planète foot était unanime à son sujet : Nicolas Pépé est une star en devenir. Les Gunners vont débourser pas moins de 80 M€ pour s’attacher les services de l’ailier droit. Mais rapidement le rêve londonien tourne au cauchemar et il est vite considéré comme indésirable par Mikel Arteta. C’est donc avec l’étiquette de « flop » collé à la peau que Pépé quitte Arsenal en 2023. Un passage à Trabzonspor plus tard, il atterrit à Villarreal en 2024. C’est finalement ici, sur la côte Est espagnole que Nicolas Pépé va connaître un renouveau. En effet, après une première année convaincante, l’ancien joueur du LOSC se régale dans cette équipe. Les statistiques sont loin d’être affolantes, 2 buts et 2 passes décisives toutes compétitions confondues cette saison, mais l’influence dans le jeu est impressionnante. Dans le 4-4-2 de Marcelino, Pépé et indispensable, notamment dans les transitions offensives où il peut faire parler sa vitesse sans oublier sa qualité d’élimination qui fait de lui une menace pour les défenses adverses. Grâce à ce début de saison tonitruant, il a obtenu le trophée de meilleur joueur de Liga du mois de septembre. Un trophée qui a d’autant plus d’importance lorsqu’on connaît le début de saison stratosphérique de Kylian Mbappé du côté de Madrid. À cela, l’international ivoirien a trouvé bon de rajouter le trophée de meilleur joueur du match en ligue des champions face à la Juventus.

Jack Grealish reprend du plaisir chez les Toffees :

Après quatre saisons passées à Manchester City, Jack Grealish était en perte de vitesse. Il n’a jamais su s’imposer comme un titulaire indiscutable dans cette équipe. On attendait tellement de celui qui avait couté 117,5 M€ que cela lui a été préjudiciable. Celui qui représentait le transfert le plus cher pour un joueur anglais était vu comme un paria par la presse. Il est vrai que la différence entre son niveau de jeu à Aston Villa et Man City était remarquable. Comme si cette vie de superstar dans un vestiaire ultra concurrentiel n’était finalement pas faite pour lui. Car au final ce qu’incarne Jack Grealish c’est le talent et surtout la simplicité. Une simplicité retrouvée à Everton qui le libère et lui a permis de récupérer sa joie et sa folie sur un terrain. C’est d’ailleurs ce qu’il a déclaré lors d’un interview adressé à Sky Sport « Il n’y a pas quelque chose qui puisse me rendre plus heureux que de jouer au foot ». Il a également ajouté qu’il appréciait particulièrement la liberté qui lui était octroyée chez les Toffees. L’enfant de Villa Park, désormais libéré de toute cette pression, surnage dans cette nouvelle équipe et n’en finit plus de faire gagner les siens. Il a été élu meilleur joueur du mois de septembre en Premier League et compte 4 passes décisives ainsi qu’un but en sept rencontres.