Après un recrutement quasi sans faute sur l’exercice 2024-2025 qui lui aura permis d’aller chercher la première Ligue des Champions de son histoire, le Paris Saint-Germain avait à cœur de faire au moins aussi bien sur ce mercato estival pour confirmer son nouveau statut.
Depuis cette nuit étoilée du 31 mai 2025, le Paris Saint Germain est sur un nuage. Après ce qui est sans aucun doute la plus grande saison de son histoire, le club de la capitale avait cet été l’obligation de ne pas se louper pour ajuster un effectif qui apparaissait déjà comme un des meilleurs d’Europe, mais sur lequel on pouvait émettre certains doutes, notamment au niveau de la profondeur.
Trouver des portes de sorties aux indésirables
Avant de se renforcer, le PSG devait dégraisser un effectif remplit d’indésirables, ce que le club de la capitale a plutôt bien réussi. En effet les ventes de Marco Asensio, Milan Skriniar, Nordi Mukiele et Carlos Soler (tous les 4 déjà prêtés la saison dernière) pour un total cumulé d’environ 30 millions d’euros ont permis de bien alléger la masse salariale. Randal Kolo Muani, pas non plus en odeur de sainteté dans la capitale française, a lui longtemps cru à un transfert définitif vers la Juventus où il était déjà prêté la deuxième partie de saison dernière, mais le dossier s’est finalement soldé par un prêt à Tottenham. On notera également un énième prêt pour Renato Sanches, cette fois au Panathinaïkos, et des prêts respectivement à Braga et Copenhague pour les jeunes Moscardo et Zague (19 ans), tous deux jugés pas encore au niveau pour évoluer cette saison dans l’équipe première. À noter également le départ de l’éternel titi Presnel Kimpembe vers le Qatar. Miné par les blessures depuis 3 ans, son départ semblait inévitable.

Un renfort de poids sur la ligne arrière
Malgré tout ce beau monde dirigé vers la sortie, le PSG ne s’est pas beaucoup activé dans le sens inverse puisque chez les joueurs de champ, une seule arrivée majeure est à relever : Ilya Zabarnyi. Arraché à Bournemouth pour un peu plus de 60 M, l’ukrainien de 23 ans était sur les tablettes parisiennes depuis quelque temps déjà. Haut d’1m89, mobile, très fort au duel, capable de relancer depuis derrière, son profil ultra complet avait tout pour séduire Luis Enrique qui cherchait à renforcer son secteur défensif. Si la paire Pacho-Marquinhos a donné plus que satisfaction la saison dernière, la défense centrale manquait d’un droitier pour reposer et concurrencer le brésilien. Zabarnyi arrive en effet pour anticiper le départ du capitaine parisien (31 ans), d’abord dans un rôle de remplaçant, avec l’objectif qu’il s’impose comme titulaire au fil du temps. Pas de recrues en revanche du côté des latéraux, Luis Enrique semble à nouveau compter sur Beraldo et Hernandez pour dépanner à gauche, et sur Joao Neves ou Zaïre-Emery à droite. Une chose est sûre : Hakimi et Nuno Mendes devront cette saison être beaucoup plus préservés que la saison dernière si le PSG veut s’éviter des blessures.

Le milieu et l’attaque restent en jachère
Dans le secteur offensif et au milieu de terrain en revanche, aucun renfort majeur, on relève seulement l’arrivée en prêt du jeune attaquant tunisien Khalil Ayari qui évolue pour l’instant avec la réserve. Si l’entrejeu parisien semble plutôt fourni avec Zaïre-Emery Mayulu, Kang in Lee et même Désiré Doué pour faire la rotation avec le trio d’indéboulonnables Ruiz-Neves-Vitinha, le secteur offensif apparaît un peu plus léger, notamment à cause des récentes blessures de Dembélé et Doué. Barcola et Kvaratskhelia peuvent parfaitement assumer un rôle de leader offensif, mais les options qui s’offrent quant au 3ème larron se réduisent à Ramos, Mayulu et Kang in Lee. Sur le papier Ramos a tout de l’attaquant axial idéal, mais il n’a pas le profil du joueur mobile dont Luis Enrique a besoin, l’espagnol ne compte d’ailleurs que rarement sur lui dans les matchs importants. Les deux autres sont plutôt habitués à jouer dans un rôle plus reculé ou sur les côtés. Mayulu a donné grande satisfaction lors de ses entrées la saison dernière mais est pour l’instant peu expérimenté dans les grands rendez-vous, et Kang in Lee s’est assez peu souvent illustré lorsqu’il jouait sur le front de l’attaque. Le match contre le FC Barcelone dans deux semaines permettra certainement de mettre les solutions de Luis Enrique à l’épreuve du feu car Dembélé est d’ores et déjà forfait, et Désiré Doué est lui très incertain.
Du changement dans les cages
Le plus gros feuilleton du mercato du PSG fut sans aucun doute celui des gardiens. L’été parisien a d’ailleurs commencé avec le recrutement d’un jeune italo-brésilien de 18 ans, Renato Marin arrivé libre de la Roma et venu pour un rôle de 3ème gardien, ce qui a d’ailleurs poussé Arnau Tenas vers la sortie, vendu à Villarreal pour 2,5 M. Mais le véritable dossier épineux à ce poste se situe bien au niveau des titulaires.
Après la phase éliminatoire de Ligue des champions réalisée par Gianluigi Donnarumma, il était difficile d’imaginer que Paris ne veuille pas poursuivre l’aventure avec lui. Pourtant, le board parisien a assez rapidement fait comprendre que la prolongation du portier italien (à qui il ne restait qu’un an de contrat) n’était pas sa priorité, un choix surprenant mais aux raisons multiples. La première est l’appétit affiché par le clan Donnarumma en termes de salaire, des prétentions que la direction du club a jugées incompatibles avec la nouvelle politique sportive : l’institution au-dessus de tout ! La deuxième raison, et qui apparaît comme la plus importante, est la volonté de Luis Enrique d’avoir un gardien capable de jouer au pied, car si sur sa ligne l’italien est infranchissable, il a assez montré par le passé que tout ce qui a trait à la relance n’est pas sa spécialité. S’ajoute à ça l’opportunité de marché autour de son remplaçant : Lucas Chevalier recruté pour 55 M bonus inclus.

Après 3 saisons de très haut niveau au LOSC, un départ pour de nouveaux horizons semblait inévitable pour le français. Il rentrait parfaitement dans la nouvelle politique de recrutement parisienne : s’attacher les services de jeunes talents de la Ligue 1 pour les développer comme cela a été fait avec Bradley Barcola (pris à l’OL pour 45M) et Désiré Doué (pris au Stade Rennais pour 50M). Excellent sur sa ligne, très bon au pied, techniquement il colle parfaitement aux intentions de jeu de Luis Enrique et il paraît évident que le coach espagnol a été séduit par son profil. D’autant que malgré son jeune âge (23 ans), il est loin d’être inexpérimenté avec déjà 3 saisons de Ligue 1 et une campagne de Ligue des champions dans les pattes, au cours de laquelle il a d’ailleurs brillé face au Real Madrid.
Finalement parti à Manchester City pour 30M, le choix de se séparer de Donnarumma fait débat dans la sphère parisienne, mais une fois son départ acté, force est de constater qu’il aurait été difficile de lui trouver un meilleur remplaçant. Lucas Chevalier doit maintenant passer l’épreuve du temps pour faire oublier aux supporters parisiens celui qui était la saison dernière le meilleur gardien du monde.
Si Paris a été moins actif sur cette fenêtre de transfert, c’est bel et bien le signe d’une nouvelle philosophie en termes de gestion. Luis Enrique l’a dit, il aime travailler avec un effectif réduit et compte énormément sur la polyvalence de ses joueurs. Luis Campos est lui intransigeant sur les négociations, c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le monégasque Maghnes Akliouche n’a pas rejoint la capitale cet été. Néanmoins il n’est pas exclu que le PSG se renforce cet hiver, notamment devant, comme il l’avait fait avec l’achat de Khvicha Kvaratskhelia en janvier dernier, achat décisif dans le parcours victorieux en LDC. L’effectif parisien peut sembler court, mais il est façonné à l’image de ces deux hommes qui ont travaillé à changer le fonctionnement du club, et qui ont largement contribué à le mettre enfin sur le toit de l’Europe.
